Bretagne. L'esprit Coupe est bien là !

Date de publication : Mar 02, 2015 7:36:9 AM

2 mars 2015 Esprit Coupe es-tu là ? En Bretagne, on ne se pose pas la question... Trois clubs bretons participeront aux quarts de finale de la Coupe de France cette semaine. Jamais encore la quatrième ligue de France (en termes de licenciés) n'avait été à pareille fête mais ce n'est pas un hasard. La Bretagne aime la Coupe qui le lui rend bien. Quatre figures du foot régional analysent cette relation particulière entre Dame Coupe et leurs clubs respectifs.

LIONEL LE GAL, 60 ans, président de l'US Montagnarde de 1997 à 2013 : deux 8e s de finale, contre Rouen (1999) et Monaco (2002), un 16e à Sedan (2005). « L'US Montagnarde a réalisé des exploits en Coupe de France parce qu'elle avait des joueurs du cru. On peut en parler maintenant car on a beaucoup moins cet état d'esprit qu'à l'époque, avec les Le Maguer, les Inquel, les Stéphant, les Morvant... Aujourd'hui, avec des joueurs qui viennent de partout, on a moins de valeurs, on est un peu comme la société qui se dégrade, on est peinard, on est à l'aise, on ne va pas chercher ce qu'il faut pour battre une grosse équipe. Concarneau a toujours été un peu bagarreur, comme nous à l'époque. Je leur tire mon chapeau car ce ne sont pas des joueurs au-dessus du lot mais un groupe. On peut dire la même chose de Guingamp qui n'a pas une grosse équipe mais qui se bat. Se bagarrer, ça vaut tout l'or du monde. C'était notre état d'esprit à ce moment-là. On ne retrouve plus ça depuis quelques années. Mais je ne désespère pas : même si on a perdu cet état d'esprit montagnard, on peut le retrouver avec un gars comme Pierrick Le Bert, notre entraîneur, qui, jeune, a joué chez nous. »

FRANCK KERDILÈS, 37 ans, entraîneur de Plabennec depuis 2005 : un 8e de finale (2010), deux 32e s (2006, 2015), deux 16e s (2013, 2014). « L'esprit Coupe ? Oui, il existe. C'est tout un contexte qui le nourrit. Ce ne peut pas être que l'affaire des joueurs ou des entraîneurs, c'est aussi celle des dirigeants et des supporters. C'est un tout, même si, bien sûr, les entraîneurs doivent véhiculer certaines valeurs à leurs joueurs. Il faut installer cet esprit Coupe dès le premier match sinon tu te feras piéger, peut-être pas tout de suite, mais lors des tours suivants. C'est une histoire de respect de l'adversaire dès le premier match. Je me souviens que quand j'étais joueur, des clubs comme la GSI Pontivy et La Montagnarde représentaient cet esprit Coupe puis certains, comme nous ou Concarneau, sont venus se greffer dessus. Mais on peut aussi dire que Guingamp se rapproche de cet esprit. Est-il plus développé en Bretagne qu'ailleurs ? Je ne sais pas, mais je pense quand même qu'il y a des choses qui peuvent en expliquer d'autres, comme l'identité et les racines qui sont très présentes dans notre football, où évoluent beaucoup de joueurs du cru. Cela peut, à mon sens, expliquer que cet esprit Coupe est peut-être plus présent chez nous qu'ailleurs. »

GUY TROADEC, 52 ans, entraîneur à Plouvorn depuis 2005, de l'équipe première depuis 2011 : trois 8e tour (2005, 2007, 2014), deux 7e tour (2009, 2013) « A mon sens, l'esprit Coupe naît d'une aventure commune et de la volonté de la revivre et il tient donc souvent dans une génération de joueurs. Après, il faut le cultiver d'année en année. On s'appuie toujours lors des premiers tours sur le vécu de notre match face au CA Bastia (L2) en 2013 où on avait 2.300 spectateurs dans notre village et notre petit stade. On me traite parfois de taré mais je dis toujours qu'entre une relégation en DSE et un autre 8e tour, je prends le 8e tour. Même si la DH, c'est toujours mieux que la DSE, l'objectif pour un club comme le nôtre, c'est la Coupe, pas le championnat. 40.000 euros pour un club comme Plouvorn, ce n'est pas rien et on ne parlera pas autant de nous, même si nous sommes premiers en DH. Je ne sais pas si cet esprit Coupe est plus marqué en Bretagne qu'ailleurs mais je pense que le niveau général de notre football est meilleur que dans beaucoup de régions. Et il y a aussi une culture foot plus présente : mon fils a joué dans la région de Toulouse où la Coupe de France servait à purger des matchs de suspension et à faire reposer les meilleurs joueurs... »

MICHEL JARNIGON, 61 ans, entraîneur de la GSI Pontivy de 1986 à 2004 : un 16e de finale contre Marseille à Rennes (1996), un 8e de finale contre Monaco à Guingamp (2000). « Pour réussir un parcours en Coupe, il faut quand même un caractère bien trempé. Cela correspond assez bien à la mentalité bretonne de toujours lutter, de ne pas se laisser faire. Après, c'est généralement quand on est dans de bonnes années que l'on réussit de bons parcours : cela a été le cas de La Montagne, de la GSI Pontivy, de Plabennec ensuite, de Concarneau cette année. Il faut être dans une spirale positive. Pour les clubs amateurs, la Coupe, c'est vital à double titre. D'abord, cela vaut toutes les campagnes de communication, cela permet de se poser dans son territoire. Et faire un parcours une fois au moins tous les cinq ans permet de structurer les clubs financièrement, d'envisager de passer un cran. On peut prendre en exemple Guingamp. Ce sont les premiers exploits en Coupe qui ont permis au club d'accrocher les bons wagons et de basculer dans une autre dimension. »

Source© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/football/bretagne-l-esprit-coupe-est-bien-la-02-03-2015-10543328.php

Découvrez le programme TV des quarts de finale de la Coupe de France, qui se dérouleront du mardi 3 au jeudi 5 mars prochain.

Mardi 3 mars

Boulogne - ASSE (Eurosport, 21h00)

Mercredi 4 mars

PSG - Monaco (France TV, 21h00)

Jeudi 5 mars

Brest - Auxerre (Eurosport,19h00)

Concarneau - Guingamp (Eurosport, 21h00)

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