Ligue 1. Stade Brestois - AS Saint-Etienne. De Saint-Etienne à Plouvorn !

Date de publication : Oct 28, 2010 9:21:15 AM

Lancé vers une carrière pro, Thomas Jacq, 17 ans, a décidé de claquer la porte du centre de formation de Saint-Etienne. Aujourd'hui, il joue en DH, à Plouvorn, prépare son Bac S et son permis de conduire. Et ne regrette rien.

«Je voulais juste me poser un peu». Assis tranquillement dans l'arrière-salle d'un bar de Plourin-lès-Morlaix, Thomas Jacq n'en fait pas des tonnes. Il vient pourtant de prendre une décision que peu de jeunes de son âge, poussés par leurs parents ou emportés par leur rêve de devenir footballeur pro, auraient eu le courage de prendre. Une décision qui marque pour le jeune footballeur la fin d'une première carrière et pour le jeune homme le début d'une nouvelle vie. Pensionnaire du centre de formation de Saint-Etienne, présélectionné en équipe de France des 16 ans, avec trois jours à Clairefontaine à la clé il y a deux ans, Thomas Jacq joue aujourd'hui à Plouvorn, en DH.

«Je suis parti depuis mes 13 ans»

«Je ne regrette rien car j'ai pris le temps pour décider. Je suis le seul à avoir cassé mon contrat, les autres sont partis car ils n'étaient pas gardés. Je suis parti de chez moi depuis mes 13 ans et j'avais envie de vivre autre chose que le foot. Un ou deux autres voulaient partir mais leurs parents ont dit niet. C'est choquant. En fait, ce sont eux qui vivent le truc à la place de leurs enfants. Moi, mes parents m'ont dit: c'est toi qui décides». À douze ans, il était déjà parti du Stade Rennais qui l'avait repéré alors qu'il jouait à Bécherel (35). «On m'avait dit: on ne sait pas si on te garde. J'avais dit O-K., mais alors je suis en droit d'aller ailleurs».

Guingamp, Lens Lille, Saint-Etienne...

Il avait alors déguerpi au centre de préformation de Ploufragan où il passait ses semaines et à Morlaix, où il jouait le week-end. Ses parents, ravis de revoir leur fils à la maison, revenaient à ce moment-là s'installer dans leur coin. «Tous les mercredis à Ploufragan, on faisait un match devant un public blindé de recruteurs». Forcément, Thomas, qui n'a que 13 ans mais tient le choc face à des 14 ans, ne passe pas inaperçu. Guingamp l'invite alors «au resto» et lui propose un contrat de trois ans d'aspirant. Lens lui dit non après deux entraînements. Lille, pour lequel il joue un match, est séduit. Mais ce sera finalement Saint-Etienne, où il signe d'abord un contrat de non-sollicitation puis un autre de cinq ans (trois d'aspirant et deux de stagiaire). «J'ai choisi Saint-Etienne car les cours avaient lieu dans un lycée normal. Ça me permettait de voir d'autres gens et de ne pas penser qu'au foot».

500 € par mois

Mais les 500 € qu'il touche par mois ne lui font pas oublier ses études. Avec sept entraînements par semaine, des déplacements en bus à Marseille ou Monaco le week-end, il est contraint de rattraper en deux heures des cours de chimie qui en avaient duré quatre pour les autres. «L'an dernier, je suis passé de justesse, avec 10,5 de moyenne alors que je suis un bon élève». L'année prochaine, il fera peut-être un BTS biologie s'il obtient son bac S.Ou peut-être jouera-t-il toujours à Plouvorn, dont il entraîne aussi les gamins de l'école de foot. Ou peut-être jouera-t-il à Brest ou à Lorient car il n'a pas pour autant tourné la page du foot pro. «Mais j'aimerais rester dans la région car je m'y sens bien». Ça tombe bien. Le Stade Brestois s'est déjà renseigné et quand Laurent Kerleroux, l'entraîneur de Plouvorn, a décroché son téléphone, il a dit: «C'est marrant que vous m'appeliez pour lui. Hier, c'était Lorient...»

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